Mon adieu à un grand frère

Tiển chân anh

 Il y a quelques années, j’ai participé  à la réunion des Anciens du Conservatoire de Musique de Saigon, en Californie. J’ai pu visiter le bureau de la revue NGƯỜI VIỆT et rencontrer tous les aînés et amis d’autrefois. Le comité d’accueil était  touchant. Avec toi , il y avait anh Thu, anh Toàn,

anh Minh. J ’ai fait le petit oiseau qui pénétrait dans vos bureaux  pour pouvoir jouer, pépier, comme auparavant, à Saigon, quand j’allais chez

anh Tuệ. Son domicile servait de « bureau » provisoire pour  notre groupe  de musique « Du Ca » balbutiant… 

 

 

 

 

 Cher anh Yến, nous avons le même nom de famille,  on  m’avait demandé si j’étais ta petite sœur. A ces moments là, pour « simplifier », je disais « oui » en souriant ( Le grand frère  Đỗ Ngọc Yến accompagné de sa petite soeur Đỗ thị Phương Oanh, n’est-ce pas ? )

  L’ esprit de notre groupe Du Ca est  toujours d’aller vers l’avant, ne pas craindre les difficultés. Dans cet esprit, tu as toujours été  un exemple pour moi, aussi bien lorsqu’on était encore au Vietnam,  que quand l’on a quitté notre pays, pour nous ré-établir en terre étrangère. J’ai beaucoup d’admiration pour chi Loan, ton épouse, ta compagne de vie. C’est une fée. Elle ne se plaint jamais, que tu sois absent ou que tu passes trop de temps avec tes amis. Ta  2è moitié t’a remplacé pour éduquer les enfants. Aujourd’hui, tu as pu avoir de dignes successeurs, dans le meme esprit « DU CA », dans le cœur de tous.

 Cher anh Yến, je n’ai  pu aller te voir une dernière fois, pour te dire adieu. Mais cela me console quand même, d’avoir eu l’occasion de te voir auparavant… Cette fois là, au bureau de la revue NGƯỜI VIÊT, tu étais déjà malade, tu ne parlais pas beaucoup, mais tu étais toujours souriant et tu partageais cette joie avec tout le monde autour de toi, dans la cantine de la revue. Je me rappelle très bien, ce repas simple mais chaleureux  de la famille NGƯỜI VIỆT. Je mangeais plus que d’habitude. A côté de moi, il y avait

anh Phạm Phú Minh et Minh Phú . En face, il y avait toi, chị Loan, chị Quyên et d’autres amis.  Lorsque la journaliste japonaise nous enseignait comment prendre des photos,  je jouai au modèle bénévole, avec ma cithare et ma longue chevelure à la vietnamienne. Quand je jouais et chantais la chanson traditionnelle « TRỐNG CƠM », tu la chantas aussi, et tu me dis avec émotion : « Phương Oanh, tu  me fait trop penser à nos  activités d’autrefois… »

 Aujourd’hui, ton insidieuse maladie ne te fait plus souffrir, tu es parti doucement. Ta famille et tous tes amis te regrettent. Je n’oublierai jamais ton allure preste et ton visage, encadré de tes lunettes épaisses, avec toujours le sourire aux lèvres.

  Voici mes quelques derniers mots pour te dire adieu.  Je pense que anh Thu, anh Lộc, anh Điểu, sont en train de t’accueillir.  

 

 

 

 

                  Phương Oanh.

                Paris, le 25/8/2006  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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